L’Algérie présente une structure institutionnelle républicaine marquée par une forte concentration des pouvoirs entre les mains de l’exécutif présidentiel. Bien que la Constitution consacre les libertés d’association, d’expression et de réunion, ces droits sont largement restreints dans la pratique. Depuis le début du mouvement Hirak en 2019, l’espace civique est marqué par une répression constante, qui s’est intensifiée après que les autorités ont, en 2021, mis fin au mouvement par des restrictions et répressions ciblées. Arrestations arbitraires, criminalisation des opinions dissidentes et surveillance généralisée se sont multipliées. En juin 2025, on recense 246 détenus d’opinion, incarcérés pour avoir exprimé pacifiquement leurs idées, notamment sur les réseaux sociaux.
La loi de 2012 sur les associations impose un régime d’autorisation préalable, donnant aux autorités un large pouvoir discrétionnaire pour entraver l’action des OSC. Un nouveau projet de loi en cours d’examen pourrait accentuer ces restrictions. Parallèlement, les libertés de réunion sont strictement encadrées, les médias publics marginalisent les voix critiques, et le Conseil national des droits de l’homme reste inactif. La justice, perçue comme un instrument du pouvoir exécutif, manque d’indépendance et est régulièrement mobilisée pour poursuivre militants et défenseurs des droits de l’homme.
L’espace numérique, ultime refuge pour l’expression libre, est sous haute surveillance. Les internautes critiques sont fréquemment visés par des accusations vagues comme la “diffusion de fausses informations”, “l’incitation à la haine” ou “l’atteinte à l’unité nationale”.
Malgré ce climat répressif, la société civile algérienne persiste, souvent dans l’informalité, portée par des soutiens régionaux, des mécanismes internationaux et un fort ancrage local. Cette résilience témoigne d’un attachement profond aux droits humains, à la justice sociale et à la participation citoyenne.
English version
Algeria has a republican institutional structure characterised by a high concentration of power in the hands of the presidential executive. Although the Constitution enshrines freedom of association, expression and assembly, these rights are severely restricted in practice. Since the start of the Hirak movement in 2019, civic space has been marked by constant repression, which intensified after the authorities put an end to the movement in 2021 through targeted restrictions and crackdowns.
Arbitrary arrests, criminalisation of dissenting opinions and widespread surveillance have increased. In June 2025, there were 246 prisoners of conscience, imprisoned for peacefully expressing their ideas, particularly on social media.
The 2012 law on associations imposes pre-authorisation regime, giving the authorities broad discretionary powers to hinder the work of CSOs. A new bill, currently under consideration, could further tighten these restrictions. Simultaneously, freedom of assembly is strictly regulated as the public media marginalises critical voices, and the National Human Rights Council remains inactive. The judiciary, perceived as an instrument of the executive branch, lacks independence and is regularly used to prosecute activists and human rights defenders.
The digital space, the last refuge for free expression, is under close surveillance. Critical internet users are frequently targeted with vague charges such as “spreading false information”, “inciting hatred” or “undermining national unity”. Despite this repressive climate, Algerian civil society persists, often informally, supported by regional allies, international mechanisms and strong local roots. This resilience demonstrates a deep commitment to human rights, social justice and citizen participation.